La pin-up d'avril : Cristina Raines
Difficile de trouver un successeur à la divine Sharon Tate pour honorer cette rubrique laissée en friche depuis le mois de janvier. Elle s'est finalement imposée naturellement dès les premières minutes du visionnage de La Sentinelle des maudits (The Sentinel), en la personne de la lumineuse Cristina Raines.
Le film de Michael Winner, sorti en 1977, s'inscrit dans la série des bobines initiée neuf ans plus tôt par Rosemary's Baby de Roman Polanski (dans lequel, on s'en souvient, Sharon Tate aurait du incarner le rôle-titre ...) et poursuivie en 1973 par L'Exorciste de WilliamFriedkin, puis La Malédiction de Richard Donner en 1976. Sans être révolutionnaire, la contribution de Winner (réalisateur burné des trois premiers Justicier dans la ville avec C. Bronson et du plus intriguant Corrupteur avec Marlon Brando, déjà évoqué dans ce blog et qu'il faudra bien regarder un jour !) au genre horrifico-satanique n'en demeure pas moins tout à fait honorable. On y suit les mésaventures d'une jeune et belle top-model, Alison Parker (Cristina Raines, donc) au passé chargé - elle a surpris son papa en plein milieu d'une partie de jambes en l'air avec deux prostituées - qui vient s'installer dans un immeuble de Brooklyn aux locataires tous plus dérangés les uns que les autres. Ces locataires existent-ils vraiment ou sont-ils le fruit de son imagination délirante ? Pourquoi le vieux prêtre aveugle qui vit au dernier étage ne quitte-t-il jamais son poste devant la fenêtre ? Toutes ces interrogations trouveront leur sinistre résolution dans un final apocalyptique qui n'est pas sans évoquer celui du Freaks de Tod Browning. En plus du charme de Cristina et d'une réalisation efficace, La Sentinelle des maudits marque également par son casting qui aligne vieilles gloires d'Hollywood (Ava Gardner, Eli Wallach, Burgess Meredith, Martin Balsam, John Carradine) et petits nouveaux qui accèderont à la célébrité durant la décennie suivante (Jeff Goldblum, Chris Sarandon, Christopher Walken, Tom Berenger).
Une beauté en nuisette, armée d'un couteau. Que faut-il de plus pour lutter contre Satan ...
La carrière cinématographique de Cristina Raine, en revanche, n'explosera jamais vraiment. Hormis quelques rôles dans des oeuvres de réalisateurs marquants comme Nashville de Robert Altman (1975) ou Les Duellistes de Ridley Scott (1977), la jeune femme, née à Manille en 1952, apparaîtra par la suite essentiellement sur le petit écran dans une ribambelle de séries qui va de Alfred Hitchcock Presents au soap opera Flamingo Road, en passant les incontournables (hum, hum ...) Kojak, Simon & Simon, L'Île fantastique, La Croisière s'amuse ou T.J. Hooker. A cette filmographie nullement honteuse, mais pas très rock'n'roll, on préfèrera garder en mémoire son interprétation de jeune beauté confrontée à la tentation du Malin devant la caméra inspirée de Winner. Et on souhaite bonne chance aux producteurs du remake annoncé de La Sentinelle du maudit pour lui trouver une digne remplaçante ...