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CINE CLUB ... L'ÎLE VERTE

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6 avril 2014

La pin-up d'avril : Cristina Raines

Difficile de trouver un successeur à la divine Sharon Tate pour honorer cette rubrique laissée en friche depuis le mois de janvier. Elle s'est finalement imposée naturellement dès les premières minutes du visionnage de La Sentinelle des maudits (The Sentinel), en la personne de la lumineuse Cristina Raines.

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Le film de Michael Winner, sorti en 1977, s'inscrit dans la série des bobines initiée neuf ans plus tôt par Rosemary's Baby de Roman Polanski (dans lequel, on s'en souvient, Sharon Tate aurait du incarner le rôle-titre ...) et poursuivie en 1973 par L'Exorciste de WilliamFriedkin, puis La Malédiction de Richard Donner en 1976. Sans être révolutionnaire, la contribution de Winner (réalisateur burné des trois premiers Justicier dans la ville avec C. Bronson et du plus intriguant Corrupteur avec Marlon Brando, déjà évoqué dans ce blog et qu'il faudra bien regarder un jour !) au genre horrifico-satanique n'en demeure pas moins tout à fait honorable. On y suit les mésaventures d'une jeune et belle top-model, Alison Parker (Cristina Raines, donc) au passé chargé - elle a surpris son papa en plein milieu d'une partie de jambes en l'air avec deux prostituées - qui vient s'installer dans un immeuble de Brooklyn aux locataires tous plus dérangés les uns que les autres. Ces locataires existent-ils vraiment ou sont-ils le fruit de son imagination délirante ? Pourquoi le vieux prêtre aveugle qui vit au dernier étage ne quitte-t-il jamais son poste devant la fenêtre ? Toutes ces interrogations trouveront leur sinistre résolution dans un final apocalyptique qui n'est pas sans évoquer celui du Freaks de Tod Browning. En plus du charme de Cristina et d'une réalisation efficace, La Sentinelle des maudits marque également par son casting qui aligne vieilles gloires d'Hollywood (Ava Gardner, Eli Wallach, Burgess Meredith, Martin Balsam, John Carradine) et petits nouveaux qui accèderont à la célébrité durant la décennie suivante (Jeff Goldblum, Chris Sarandon, Christopher Walken, Tom Berenger). 

Cristian Raines

     Une beauté en nuisette, armée d'un couteau. Que faut-il de plus pour lutter contre Satan ...

La carrière cinématographique de Cristina Raine, en revanche, n'explosera jamais vraiment. Hormis quelques rôles dans des oeuvres de réalisateurs marquants comme Nashville de Robert Altman (1975) ou Les Duellistes de Ridley Scott (1977), la jeune femme, née à Manille en 1952, apparaîtra par la suite essentiellement sur le petit écran dans une ribambelle de séries qui va de Alfred Hitchcock Presents au soap opera Flamingo Road, en passant les incontournables (hum, hum ...) Kojak, Simon & Simon, L'Île fantastique, La Croisière s'amuse ou T.J. Hooker. A cette filmographie nullement honteuse, mais pas très rock'n'roll, on préfèrera garder en mémoire son interprétation de jeune beauté confrontée à la tentation du Malin devant la caméra inspirée de Winner. Et on souhaite bonne chance aux producteurs du remake annoncé de La Sentinelle du maudit pour lui trouver une digne remplaçante ...

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4 avril 2014

Coco avant Chanel, film français d'Anne Fontaine (2009)

Belle surprise que ce film d'Anne Fontaine visionné sur le seul critère des deux "T" du programme de Télérama (comme quoi, il ne faut jamais dire : "Fontaine …"). En choisissant de présenter la jeunesse de celle qui deviendra une des figures légendaires de la mode internationale, la réalisatrice de Nettoyage à sec (qui abordait déjà par la bande le monde du textile) évite le sempiternel écueil des biopics qui raccourcissent bien souvent la vie des célébrités à une série de clichés « bling-bling ». Ce n'est donc pas le portrait d'une couturière qui nous est livré ici, mais celui d'une jeune femme qui ne se voit pas encore en artiste, mais se sent déjà en rupture avec les conventions sociales (et vestimentaires) de son époque.

Affiche

Orpheline à douze ans après la mort de sa mère et la fuite de son père, couseuse dans un atelier de Moulins, Gabrielle « Coco » Chanel (Audrey Tautou) décide, sans grand remord, d'envoyer balader une vie qui s'annonce des plus ternes et commence à se produire comme chanteuse à la Rotonde, un café-concert de Moulins. Elle y est repérée par le riche propriétaire Etienne Balsan (Benoit Poelvoorde) qui devient un temps son amant et l'initie, dans son domaine de Royallieu près de Compiègne, aux rouages du demi-monde. C'est par l'intermédiaire de Balsan que Coco rencontre Boy Capel (Alessandro Nivola), un homme d'affaire anglais avec qui elle va entretenir une liaison amoureuse irrégulière de dix ans - interrompue par la mort de Capel, en 1919, dans un accident de voiture (à ce sujet lire l'article de Var Matin sur la triste destinée de sa pierre tombale) - et qui financera la première boutique de Coco Chanel, boulevard Malesherbes à Paris, où elle confectionnera dans un premier temps des chapeaux qui remporteront un franc succès.

Servie par un casting impeccable, une reconstitution historique léchée et la musique délicate et subtile d'Alexande Desplat, la mise en scène d'Anne Fontaine privilégie toujours la sobriété du trait, souligne plus qu'elle ne surligne l'évolution de son héroïne et l'évocation de ses amours contrariés. Une héroïne qui forge sa personnalité et observe le monde qui l'entoure pour y puiser et s'approprier, par touche, les différents éléments qui feront un jour son style. On pourrait reprocher à la réalisatrice de proposer une vision édulcorée de la jeunesse de la couturière (les insatisfaits se reporteront à la biographie d'Edmonde Charles-Roux, L'Irrégulière, parue en 1971), mais certainement pas de nous la rendre accessible, ni d'avoir réussi le portrait d'une femme qui refuse avec dignité et humour (un peu parfois) le carcan dans lequel la société voudrait l'enfermer, sans jamais tomber dans la caricature pesante.

12 février 2014

Sharknado vs. Zombeavers

Après Mega Shark vs. Giant Octopus (2009), Mega Shark vs. Crocosaurus (2010), Sharktcopus (2010), Sand Shark - avec, comme son titre l'indique, des requins préhistoriques capables de se déplacer dans le sable (2011), le concept du requin tueur a franchi un nouveau cap en 2013 avec ... Sharknado, une série Z produite par Asylum. Le pitch fait rêver : une violente tornade s'abat sur Los Angeles avec à l'intérieur de celle-ci toute une tripotée tourbillonnante de squales affamés, prêts à dévorer les habitants de la ville ! Moi je dis "Chapeau" ...

Sharknado

Depuis plusieurs années, le film de zombies a lui aussi été assaisonné à toutes les sauces au point que tous les concepts semblaient avoir été exploités. Ben non ! Zombeavers est là pour nous prouver qu'au cinéma l'impossible n'existe pas et nous invite à suivre les déboires d'un groupe de belles et beaux jeunes gens partis se détendre le temps d'un weekend dans un chalet isolé près d'un lac infesté de castors zombies. Y a du téléchargement illicite dans l'air !

Zombeavers

9 février 2014

Ciné-club 2012-2013

Saison 6

Stalker

Le Dernier des hommes (Der Letzte Mann), film allemand de F.W. Murnau (1924)

Cycle "Berlin"

Berlin, symphonie d'une grande ville (Berlin : Die Sinfonie der Großstadt), film allemand de Walther Ruthmann (1927)

L'Ange bleu (Der Blaue Engel), film allemand de Josef von Sternberg (1930)

Allemagne année zéro (Germania Anno Zero), film italien de Roberto Rossellini (1948)

Les Ailes du désir (Der Himmel über Berlin), film allemand de Wim Wenders (1987)

Cycle "Documentaires"

Moi, un Noir, film de Jean Rouch (1958)

L'Homme d'Aran (Man Of Aran), film britannique de Robert Flaherty (1934)

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Very Bad Cops (The Other Guys), film américain d'Adam McKay (2010)

Judex, film français de George Franju (1963)

Key Largo, film américain de John Huston (1948)

Stardust Memories, film américain de Woody Allen (1980)

Cycle "John Cassavetes"

Une femme sous influence (A Woman Under The Influence), 1974

Meurtre d'un boomaker chinois (The Killing Of A Chinese Bookie), 1976

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Mon Oncle, film français de Jacques Tati (1958)

Cycle "Aux portes de l'étrange. Partie 1"

Vampyr, ou l'étrange aventure d'Allan Gray (Vampyr - Der Traum des Allan Grey), film franco-allemand de Carl Theodor Dreyer (1932)

L'Opération diabolique (Seconds), film américain de John Frankenheimer (1966)

L'Incinérateur de cadavres (Spalovac mrtvol), film tchécoslovaque de Juraj Herz (tourné en 1968-1969, sorti en 2000)

Stalker (Сталкер), film soviétique d'Andreï Tarkovski (1979)

Cycle "Le jeu"

Le Kid de Cincinnati (The Cincinnati Kid), film américain de Norman Jewison (1965)

L'Arnaqueur (The Hustler), film américain de Robert Rossen (1961)

La Baie des anges, film français de Jacques Demy (1963)

Cycle "Jeanne Moreau"

Eva, film franco-italien de Joseph Losey (1962)

La Nuit (La Notte), film italien de Michelangelo Antonioni (1961)

Jules et Jim, film français de François Truffaut (1962)

Cycle "Films de prétoire"

Témoin à charge (Witness For The Prosecution), film américain de Billy Wilder (1957)

Autopsie d'un meurtre (Anatomy Of A Murder), film américain d'Otto Preminger (1959

Du silence et des ombres (To Kill A Mockingbird), film américain de Robert Mulligan (1962)

Cycle "Cinéma d'ailleurs"

Gare centrale (Bab el-Hadid), film égyptien de Youssef Chahine (1958)

Dodes'kaden (Do desu ka den), film japonais d'Akira Kurosawa (1970)

 

4 février 2014

Le Bloc-notes

Un endroit où noter des choses qu'on met généralement sur des papiers qu'on finit toujours par paumer ...

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The Phantom Empire ; G-Men contre Dragon Noir, William Witney (The Phantom Empire a été réedité par Bach Film, l'autre est dur à trouver)

Terre vierge ; Les Proscrits, Sjöström ( du même réa j'ai en stock Le Vent)

La femme de nulle part, Louis Delluc

Entr' acte, René Clair

La coquille et le clergyman, Germaine Dulac

L'affaire est dans le sac, Prévert

Le sang d'un poète, Cocteau

Les statues meurent aussi, Resnais + Marker

Un jeu risqué (Wichita), Jacques Tourneur (vient d'être réedité dans la collection Trésors Warner, à suggérer pour les acquisitions de Fellini ?)

Le Film Noir Histoires et significations d'un genre populaire subversif, Jean-Pierre Esquenazi, cnrséditions, disponible à la médiathéque Fellini

Rendez vous à Bray, film franco-belge d'André Delvaux, disponible à la médiathéque Fellini en édition luxe 3DVD avec la nouvelle Le Roi Cophetua de Julien Gracq, disponible à la médiathéque Fellini

Le Manteau - 1926,The New Babylon - 1929, Hamlet - 1964, films russes de Grigori Mikhaïlovitch Kozintsev, d'aprés B Tavernier une des meilleures versions d'Hamlet

The Last Hard Men - La Loi de la Haine - Victor Mac Lagen - 1976, pour le face à face C Heston-J Coburn

The Scalphunters - Les Chasseurs de Scalps - 1968 - Sydney Pollack, avec Burt Lancaster et Telly Savalas

Garden of Earthly Delights - 2004, Glass Lips - 2007, film de Lech Majewski

Hannah Arendt, film allemand de Margarethe Von Trotta -2012

L'Alibi, film français de Pierre Chenal - 1938, pour L Jouvet et E Von Stroheim en télépathe !

Le Drame de Shangaï de G W Pabst - 1938, pour l'exotisme poisseux et pour L Jouvet en méchant (merci le ciné-club de France3)

Violent Saturday - 1955, The Boston Strangler - 1968, 10 Rillington Place, The Last Run - 1971, The New Centurions - 1972, Mandingo - 1975 de Ricahrd Fleischer, parce que jusqu'à preuve du contraire tout est bon chez Fleischer, quoique Kalidor

Je viens de voir le premier film parlant d'Ozu " Le fils unique" 1936, une petite merveille de sobriété et de poésie, économie de moyen, beauté des cadres, désillusion de la modernité. C'est décidé je creuse la piste Ozu.

 

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31 janvier 2014

Programme 2014-2015

Une bonne rentrée du Ciné-club se préparant toujours en avance, voici le working progress (à compléter, affiner, remanier ...) de la future saison 08.

Eisenstein

 

Cycle "Jacques Tourneur, un Français en Amérique" :

- La Féline (Cat People), 1942

- La Griffe du passé (Out of the Past), 1947

- Nightfall (Poursuites dans la nuit), 1957

Cycle "Les Monstres de la Universal" part.1 :

- Frankenstein, film américain de James Whale (1931)

- Dracula, film américain de Tod Browning (1931)

- L'Homme invisible (The Invisible Man), film américain de James Whale (1933) j'aime beaucoup aussi The Wolfman (Le loup-garou), 1941.Je connais ton amour pour ce film au poil. Comme tu l'auras noté, j'ai pris les films dans l'ordre chronologique et comptais proposer The Wolfman dans "Les Monstres de la Universal - Part.2 : They're back !" entre La Momie (1932) et L'Etrange Créature du lac noir (1954).

Cycle "Powell-Pressburger" :

- Colonel Blimp (The Life and Death of Colonel Blimp), 1943

- Le Narcisse noir (Black Narcissus), 1947

- Les Chaussons rouges (The Red Shoes), 1948

Cycle "Hitchcock Begins" :

- The Lodger (Les Cheveux d'or), 1927

- Chantage (Blackmail), 1929

Cycle "Portraits du film noir" :

La Femme au portrait (The Woman in the Window), Fritz Lang (1944)

Laura, Otto Preminger (1944)

"Loners" (films indépendants ne relevant pas d'un cycle) :

- Hellzapoppin, film américain de H.C. Potter (1941)

- Noblesse oblige (Kind Hearts and Coronets), film britannique de Robert Hamer (1949)

- Folies de femmes (Foolish Wives), film américain d'Erich von Stroheim (1922)

Je complète, j'affine et remanie. Nous parlions il y a peu de Godard et nous n'avons pas encore regardé un seul de ses films malgré des tentatives de projection toujours reportée du Mépris.

A bout de Souffle (1960), Le Mépris (1963) et Alphaville (1965) pourrait être un début, je vais essayer de combler mes lacunes sur sa première décennie en visionnant La Chinoise, Les Carabiniers (en fait il y en a beaucoup que je ne connais pas... Après une petit tour par Les 1001 films, dans les incontournables il y aurait aussi Vivre sa vie : film en douze tableaux (1962), Masculin, féminin - le fameux film dont on parlait avec JP Léaud et Chantal Goya - (1966), Deux ou trois choses que je sais d'elle (1966) et Week-end (1967)).

Tant qu'à être dans nos vieilles marottes, je suis toujours pour une tentative de projection de La Maman et la putain d'Eustache, pourquoi pas mais 3h ! A ce compte on peut reparler de Rocco et ses fréres ou de Ludwig, on peut aussi passer ça un vendredi ?

- L'Esprit de la Ruche (El Espíritu de la colmena) de Victor Erice (1973) m'avait beaucoup plu, magie des reves d'enfant, puissance évocatrice du cinéma, poids du passé...

Pour rester chez les enfants L'autre (The Other) de Robert Mulligan (1972) m'a laissé aussi un souvenir assez fort et nous voilà avec un embryon de cycle sur les enfants vus par le cinéma. On pourrait aussi progammer Graine de violence (Blackboard Jungle, 1955), depuis le temps qu'on en parle, là on passe chez les ados rebelles mais pourquoi pas. 

- 7 jours en mai (Seven days in Mai) de John Frankenheimer (1964) avec Kirk Douglas et Burt Lancaster, histoire d'une tentative de coup d'état militaire.

On m'a longtemps réclamé des films sur la philo ?

- Les derniers jours d'Emmanuel Kant de Philippe Colin (1993)

- Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma soeur et mon frère... de René Allio (1973)

Un cycle littérature peut-être ?

Anna Karenine de Julien Duvivier (1948) (il existe aussi une version de 1935 - dispo à Fellini - avec Greta Garbo qui a l'air meilleure ..., ok pour creuser un peu, la version de Duvivier me semblait trés classique, aprés il y a la belle Vivien Leigh !), Effie Briest de R W Fassbinder (1974) Léon Morin prêtre de J P Melville (1961) mais pourquoi pas Moby Dick de John Huston que j'ai revu avec beaucoup de plaisir il y peu, Les Misérables de Raymond Bernard (1934), la liste risque d'être longue. et si je pouvais trouver en DVD la formidable adaptation de Crime et Chatîment de Pierre Chenal (1935) que j'avais vue au cc de France3 !!! La liste est infinie car nous pourrions continuer avec Max Ophüls et La Ronde (1950), d'aprés une piéce de Schnitzler, Le Plaisir (1952), d'aprés trois nouvelles de Maupassant (dont La Maison Tellier) ou Madame de...(1953) d'aprés un roman de Louise de Vilmorin, les trois sont splendides.

Une petite expérience de cinéma comparée pourrait aussi être intéressante entre Le Salaire de la peur (1953) de Clouzot et Le Convoi de la peur (Sorcerer, 1977) de Friedkin.

Je viens de découvrir les documentaires de F Reichenbach et je suis tombé sous le charme de deux d'entre eux présent dans le premier coffret; Un coeur gros comme ça (1962) et La douceur du village (1964), pour rester dans les doc, La Section Anderson de P Schoendoerffer vient de ressortir en dvd et je rajouterai bien La 317e section du même auteur, on pourrait rajouter un Jean Rouch ou un Flaherty ou un "city movie"

Et il y a encore les films de Pierre Etaix dans les découvertes de 2013 et Frances de Graeme Clifford (1983) sur l'envers de Hollywood " L'usine à rêves"

J'allais oublier dans mes "coup de coeur" Les Chevaux de feu (Тіні забутих предків), 1964 de Paradjanov, superbe fresque qui permettrait d'élargir à d'autres cinémas comme nous en avons pris l'habitude, une bonne comédie tchéque " Trains étroitements surveillés", 1968 de Jiri Menzel et le film que nous avait fait découvrir Raoul "Mémoires du sous-dévellopement", 1969 de Tomas Guteriez Alea, un autre Chahine, j'ai vu "LaTerre", 1969 qui est assez superbe.

Il faudrait soupoudrer cette base avec une pincée de western, un soupcon de films noirs et un nuage de comédie et ça devrait être bon.

J'avais oublié dans mes coups de coeur 2013 (même si le film est de fin 2011, début 2012), L'Exercice de l'Etat de Pierre Schoeller avec Olivier Gourmet et Michel Blanc, analyse socio assez glaciale du pouvoir, de ses régles et de ses limites, là encore on peut décliner le théme.

- Le fils unique, film japonais d'Ozu, 1936

28 janvier 2014

Ciné-club 2011-2012

Saison 5

Pasolini

 

L’Homme à la caméra (Человек с киноаппаратом, Chelovek s kinoapparatom), film soviétique de Dziga Vertov (1929)

The Party, film américain de Blake Edwards (1969)

 

Cycle « Comédies italiennes »

La Grande Guerre (La Grande Guerra),film de Mario Monicelli (1959)

L’Armée Brancaleone (L'Armata Brancaleone), film de Mario Monicelli (1969)

 

Détour (Detour), film américain d’Edgar Georges Ulmer (1945)

 

Cycle « Les yeux et les oreilles »

Blow up, film britanno-italo-américain de Michelangelo Antonioni (1966)

Conversation secrète (The Conversation), film américain de Francis Ford Coppola (1974)

Blow out, film américain de Brian de Palma (1981)

Cycle « Enfance et cinéma »

L’Incompris (Incompreso), film italien de Luigi Comencini (1966)

L’Enfant sauvage, film français de François Truffaut (1970)

Cycle « Jésus Christ superstar »

Ordet (La Parole), film danois de Carl Theodor Dreyer (1955)

L’Evangile selon Saint Mathieu (Il Vangelo Secondo Matteo), film italien de Pier Paolo Pasolini (1964)

La Dernière Tentation du Christ (The Last Tempation of Christ), film américain de Martin Scorsese (1988)

Spécial Nouvel An

Vij, film russe de Konstantin Yershov (1964)

Cycle « John Huston »

La Nuit de l’Iguane (The Night of the Iguana), 1964

Le Malin (Wise Blood), 1979

Cycle « Friedrich Wilhem Murnau »

Tartuffe (Herr Tartüff), film allemand (1926)

L’Aurore (Sunrise), film américain (1927)

Spécial « Vacances de février »

A des millions de kilomètres de la Terre (20 Million Miles to Earth), film américain de Nathan Jura (1957)

Les soucoupes volantes attaquent (Earth vs. the Flying Saucers), film américain de Fred F. Sears (1956)

Black Mirror épisodes 1 & 3, série tv anglaise (2011)

Cycle « Joseph Losey »

Le Serviteur (The Servant), 1963

M. Klein, 1974

 

Regain, film français de Marcel Pagnol (1937)

Le Deuxième Souffle, film français de Jean-Pierre Melville (1966)

 

Soirée « Allemagne »

Les Hommes le dimanche (Menschen am Sonntag), film allemand de Robert Siodmak et Edgar G. Ulmer (1929)

Western & post-western

La Prisonnière du désert (The Searchers), film américain de John Ford (1956)

Seuls sont les indomptés (Lonely Are the Brave), film américain de David Miller (1962)

Les Désaxés (The Misfists ), film américain de John Huston (1965)

 

Falstaff, film hispano-suisse de Orson Welles (1965)

 

 

27 janvier 2014

Les Complices de la dernière chance (The Last Run), film hispano-américain de Richard Fleischer (1971)

L'intrigue est simple : un ancien gangster et virtuose du volant sort de sa retraite pour accepter un dernier contrat, rien ne se passera comme prévu pour ce qui devait être son ultime course.

Voilà la matière avec laquelle on fait depuis toujours les films noirs, mais curieusement dans ce film de Richard Fleisher de 1971 les choses paraissent plus neuves et bien plus imprévisibles.

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L'affiche promotionnelle

Pourtant le film avait démarré sous de mauvais auspices. Il devait être réalisé par John Huston qui avait déja travaillé avec George C. Scott sur Le Dernier de la liste (1963) et La Bible (1966). L'acteur venait d'accéder au rang de star après son Oscar (1) pour Patton (1970) de Franklin J. Schaffner. Huston mécontent du scénario de Alan Sharp (pourtant auteur de très bons scripts pour Fureur Apache, Night Moves, The Osterman Weekend ...) commence à le réécrire la nuit avec son fils. George C. Scott, à son tour mécontent d'un scénario en perpétuel changement et du casting dans un contexte amplifié par sa consommation d'alcool et son caractère entier, obtient le renvoi de Huston après deux semaines de tournage.

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George C. Scott engage Richard Fleisher et revoit le casting. Trish Van Devere remplace Tina Aumont pour jouer la fiancée du jeune gangster en fuite joué par Tony Musante (L'Oiseau au plumage de cristal, 1970). Etrange tournage puisque Trish Van Devere deviendra la cinquième épouse de Scott, un an plus tard, comme si l'intrigue amoureuse esquissée dans le film entre elle et le "driver" prenait vie. Ironie encore quand, dans un casting serré à l'extrême, le quatrième rôle incombe à l'ancienne femme de l'acteur, Colleen Dewhurst, qui apparaît dans un rôle court mais important, celui de Monique, la prostituée-confidente du "driver", point de départ et ultime étape du périple d'Harry.

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Etonnante série b, interprétée par une star en quête d'un "break" où George C. Scott donne à son personnage d'Harry Garmes cette touche si particulière de pessimisme grisonnant qui envahit tout le film. Thématique qui le rapproche des derniers films noirs comme The Outfit (Echec à l'Organisation, 1973) de John Flynn ou Prime Cut (Carnage, 1972) de Michael Ritchie. Malgré une mise en chantier chaotique, le film se révèle bien être une pépite. La performance revient sans doute beaucoup à Fleisher, maître du film de gangsters dans les années 50, qui venait de réaliser The Boston Strangler (1968) et 10 Rillington Place (1971) et qui sortira en 1972 The New Centurions et à Sven Nykvist, l'opérateur d'Ingmar Bergman, qui filme la campagne espagnole et les belles scènes de poursuites sous un soleil qui semble toujours froid.

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George, The Marlboro Man

C'est bien de mélancolie dont il est question dans The Last Run, distillée par ce vieux gangster américain, vivant seul dans un port de pêche en Espagne, après la mort de son fils et la disparition de sa femme. Un dernier contrat, faire passer la frontière à un jeune gangster évadé et sa fiancée, sera l'occasion de se prouver qu'il est encore un homme et de se frotter à la jeune génération. Le cinquième protagoniste du film, c'est la voiture d'Harry, une superbe BMW 503 cabriolet de 1956, mais qui en 1971 paraît aussi ancrée dans le passé que son conducteur, lequel entretient avec elle une relation d'amour proche du fétichisme, un thème que l'on retrouvera la même année dans Macadam à deux voies et plus tard dans The Driver (1978) de Walter Hill, Mad Max (1979) de George Miller - ce même sifflement envoûtant du compresseur - ou très récemment dans le Drive (2011) de Nicolas Winding Refn.

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BMW 503 cabriolet, 413 exemplaires seront produits de 1956 à 1959 (2)

Dans un film peuplé de tueurs, de petites amies compatissantes et de putains, tout ne peut concourir qu'à une fin brutale et nihiliste qui semble la conclusion logique de la "bad luck" d'Harry Garmes.

Dispo en DVD dans la collection Les trésors Warner-Films Criminels

Le Prez

(1) George C. Scott sera le premier acteur à refuser l'Oscar et le Golden Globe (même si l'histoire retient souvent Brando), qualifiant la cérémonie hollywoodienne de «défilé de bidoche offensant, barbare et corrompu.» et préférera visionner, à son domicile, un match de hockey sur glace à l'heure où le palmarès était annoncé. in Libération 24 septembre 1999.

(2) L'exemplaire du film, rouge à l'origine, couleur sans doute trop gaie sera repeinte en gris. L'épave retrouvée en 2007 et restaurée roule toujours. in western-locations-spain.com

25 janvier 2014

Sharon Tate

La réédition ce mois-ci d'une ultimate edition en Blue Ray et Dvd du Bal des vampires de Polanski et surtout le visionnage (enfin !!!) de L'Oeil du malin de John Lee Thompson me paraissent une bonne occasion pour mettre en avant cette actrice au sex-appeal toujours intact quarante-quatre ans après sa tragique disparition.

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Sharon Tate dans le rôle de la belle Sarah Shagal dans Le Bal des vampires

Née à Dallas le 24 janvier 1943 (hasard des chroniques, elle aurait fêté hier son soixante-et-onzième anniversaire), Sharon Tate débute sa carrière par quelques rôles de figuration (en 1961, elle est l'une des patriciennes non créditées de la scène des arènes dans le Barabbas de Richard Fleisher) et par des petits apparitions dans des séries télévisées familiales telles que Mister Ed (le cheval qui parle), The Beverly Hillbillies (dont le concept, comme son nom l'indique, joue sur décalage d'une famille de ploucs issue de l'Amérique profonde installée dans les beaux quartiers de Los Angeles) ou encore The Man from U.N.C.L.E. (connue chez nous sous le titre Des Agents très spéciaux). A la même époque, en 1964, elle passe une audition devant Sam Peckinpah pour jouer auprès de Steve McQueen dans le Kid de Cincinnati. Jugée trop timide, le rôle lui passe sous le nez. Le film se fait donc sans elle (mais avec Tuesday Weld, nettement moins glamour) et sans Peckinpah qui se fait virer du tournage au bout de quelques jours - pour son approche trop "vulgaire" - au profit de Norman Jewison.

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Introducing Sharon Tate as Odile de Caray

En 1966, Sharon Tate décroche un second rôle important dans le fort bien troussé Oeil du malin (The Eye of the Devil) de John Lee Thompson, réalisateur des Canons de Navarone (1961) et des Nerfs à vif (1962). Gainée de cuir, elle y incarne l'ensorcelleuse ensorcellante Odile de Caray, soeur de Christian (David Blow Up Hemmings) dans une histoire de malédiction familiale au coeur des vignobles périgourdins (présenté comme ça, il est vrai qu'on a un peu moins le frisson) aux côtés de David Niven, Deborah Kerr (dix ans après avoir été l'affolante Karen Holmes de From Here to Eternity) et Donald Pleasence (qui n'était pas encore l'inusable Dr. Loomis des Halloween). Illuminant la pellicule telle un joyau noir, la blonde marque particulièrement la rétine lors d'une brève scène de flagellation aux relents SM avec la so british tête d'affiche du film. C'est pendant ce tournage qu'elle fait la connaissance de son futur époux, Roman Polanski, avec qui elle tournera en 1967 le mythique Bal des vampires (The Fearless Vampire Killers). La même année, Sharon Tate apparaît dans la comédie Don't Make Waves (en français Comment réussir en amour sans se fatiguer, no comment) d'Alexander Mackendrick (réalisateur, en 1955, de Ladykillers avec Alec Guinness et tiens, tiens co-réalisateur des Canons de Navarone) où elle initie Tony Curtis aux plaisirs du ... surf. On la voit également au générique de La Vallée des poupées (Valley of Dolls) de Mark Robson. Elle y incarne une belle actrice sans talent.    

Alors qu'elle doit être la Rosemary du nouveau film de Polanski, en 1968, la production lui préfère Mia Farrow. Sharon Tate doit se contenter d'une apparition non créditée au générique. Même si la future ex-égérie de Woody Allen apporte une fragilité touchante au personnage, on ne peut s'empêcher d'imaginer ce qu'auraient pu donner certaines scènes sulfureuses de Rosemary's Baby avec la plastique subjuguante de la muse de Polanski. La jeune femme apparaîtra encore à l'affiche de Matt Helm règle ses comptes (The Wrecking Crew) de Phil Karlson avec Dean Martin avant que sa route ne croise tragiquement celle des membres de la Manson familie une nuit d'août 1969. Le film 12+1, adaptation d'un célèbre roman russe d'Ilf et Petrov (dont Mel Brooks livrera sa propre version un an plus tard sous le titre Le Mystère des douze chaises), sortira quelques mois après sa disparition.

Sharon tate

Le charme intemporel des châteaux de Dordogne ...

24 janvier 2014

La Comtesse (The Countess) film franco-allemand de Julie Delpy (2010)

Dans l'austère Hongrie du XVIe siècle, la comtesse Elizabeth Bathory, jeune, veuve et riche, va vite apprendre à gérer au mieux ses domaines et devenir la femme la plus puissante du royaume. Ce statut si particulier à l'époque va déclencher la crainte, l'admiration ou la jalousie. Elizabeth tombera éperdument amoureuse d'un jeune noble, Istvan Thurzo - Daniel Brühl (Good Bye Lenin! Rush...), la relation s'achevant brutalement sous la pression du pére d'Istvan, joué par William Hurt, va laisser la comtesse abattue et frustrée, proche de la folie, persuadée que son âge est la cause du départ de son jeune amant. La blessure d'une de ses caméristes va la persuader que la réponse à sa peur de vieillir est dans le sang des jeunes vierges, déclenchant avec l'aide de sa confidente un peu sorciére, une longue suite de disparitions et de crimes dans toute la région ...

la_comtesse

J'avais raté le film à sa sortie mais mémorisé l'affiche, séance de rattrapage via le DVD pour cette figure dont la réalité historique disparaît peu à peu  dans les récits populaires dès le XVIIIe siècle, sa redécouverte par le austro-hongrois Sacher-Masoch au XIXe siècle, la fait basculer de l'incarnation de la vanité de la jeunesse éternelle vers un personnage plus ambigu dont s'emparera le cinéma pour des résultats moyens, mixant vampirisme et érotisme soft, avec Comtesse Dracula, Peter Sasdy (1971), un Hammer tardif avec la sexy Ingrid Pitt (Falstaff, Wicker Man ...) ou le troisième des Contes Immoraux, W Borowczyk (1974) avec Paloma Picasso dans son unique rôle au cinéma ; la bande dessinée avec La Comtesse rouge, Erzsebet Bathory, Georges Pichard (1985) ; le rock métal ; les jeux vidéo ... faisant d'elle à tout jamais, la Comtesse sanglante, un pendant féminin de Dracula ou de Gilles de Rays, le vampire de Bretagne, qui inspirera Barbe Bleu et l'Ogre des contes de Perrault. La vie de la comtesse et du maréchal de France faisant toujours l'objet de recherches chez les historiens médiévistes.

Comtesse_des_Grauens_Poster

En privilégiant une vision historique qui n'occulte rien de ses crimes, le film a l'intérêt de présenter la comtesse Bathory comme une figure romantique, mais surtout comme une figure de femme intelligente, cultivée, puissante et indépendante, il devient difficile de ne pas éprouver de la sympathie pour cette comtesse jalousée par les nobles qui se partageront ses domaines après sa condamnation a être emmurée vivante dans son château et sa mort quatre ans plus tard en 1614.

Élisabeth_Báthory

Julie Delpy, qui signe ici sa deuxième réalisation après la comédie Two Days in Paris (2007), et là encore la musique et le rôle principal, livre un récit et une mise en scène d'une belle rigueur servie par une superbe photo "peinture classique" du néerlandais Martin Ruhe (chef opérateur des films d'Anton Corbijn). Une grande partie de l'intérêt du film se trouve dans la description de la lente folie d'une femme terrifiée par sa déchéance physique. Dès l'ouverture du film et l'évocation de la jeunesse de la comtesse, les références à la putréfaction et à la mort sont nombreuses (avez-vous essayé, à six ans, de planter en terre un poussin vivant pour voir s'il en pousserait une graine ?), mais sans jamais sombrer dans le gore ou le convenu. Il en ira de même de l'incontournable scène du bain de sang, mélange de réalisme classique et d'esthétique de l'horreur. Julie Delpy offre une performance impressionnante dans un rôle difficile et l'image de son visage glacial envahit peu à peu par les stigmates du temps qui passe hantera longtemps vos nuits.

Le Prez

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