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CINE CLUB ... L'ÎLE VERTE
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4 avril 2014

Coco avant Chanel, film français d'Anne Fontaine (2009)

Belle surprise que ce film d'Anne Fontaine visionné sur le seul critère des deux "T" du programme de Télérama (comme quoi, il ne faut jamais dire : "Fontaine …"). En choisissant de présenter la jeunesse de celle qui deviendra une des figures légendaires de la mode internationale, la réalisatrice de Nettoyage à sec (qui abordait déjà par la bande le monde du textile) évite le sempiternel écueil des biopics qui raccourcissent bien souvent la vie des célébrités à une série de clichés « bling-bling ». Ce n'est donc pas le portrait d'une couturière qui nous est livré ici, mais celui d'une jeune femme qui ne se voit pas encore en artiste, mais se sent déjà en rupture avec les conventions sociales (et vestimentaires) de son époque.

Affiche

Orpheline à douze ans après la mort de sa mère et la fuite de son père, couseuse dans un atelier de Moulins, Gabrielle « Coco » Chanel (Audrey Tautou) décide, sans grand remord, d'envoyer balader une vie qui s'annonce des plus ternes et commence à se produire comme chanteuse à la Rotonde, un café-concert de Moulins. Elle y est repérée par le riche propriétaire Etienne Balsan (Benoit Poelvoorde) qui devient un temps son amant et l'initie, dans son domaine de Royallieu près de Compiègne, aux rouages du demi-monde. C'est par l'intermédiaire de Balsan que Coco rencontre Boy Capel (Alessandro Nivola), un homme d'affaire anglais avec qui elle va entretenir une liaison amoureuse irrégulière de dix ans - interrompue par la mort de Capel, en 1919, dans un accident de voiture (à ce sujet lire l'article de Var Matin sur la triste destinée de sa pierre tombale) - et qui financera la première boutique de Coco Chanel, boulevard Malesherbes à Paris, où elle confectionnera dans un premier temps des chapeaux qui remporteront un franc succès.

Servie par un casting impeccable, une reconstitution historique léchée et la musique délicate et subtile d'Alexande Desplat, la mise en scène d'Anne Fontaine privilégie toujours la sobriété du trait, souligne plus qu'elle ne surligne l'évolution de son héroïne et l'évocation de ses amours contrariés. Une héroïne qui forge sa personnalité et observe le monde qui l'entoure pour y puiser et s'approprier, par touche, les différents éléments qui feront un jour son style. On pourrait reprocher à la réalisatrice de proposer une vision édulcorée de la jeunesse de la couturière (les insatisfaits se reporteront à la biographie d'Edmonde Charles-Roux, L'Irrégulière, parue en 1971), mais certainement pas de nous la rendre accessible, ni d'avoir réussi le portrait d'une femme qui refuse avec dignité et humour (un peu parfois) le carcan dans lequel la société voudrait l'enfermer, sans jamais tomber dans la caricature pesante.

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Commentaires
M
Audrey Tautou en pyjama, ça ne se refuse pas !
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