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CINE CLUB ... L'ÎLE VERTE
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6 septembre 2013

Robin des Bois (Robin Hood), film américain d'Allan Dwan (1922)

Le film de Dwan, que je ne perdrais pas de temps à résumer, a le mérite de stigmatiser malgré-lui un double problème (évoqué par Brownlow) qui nuit trop souvent au bon visionnage d'une oeuvre muette : sa vitesse de projection et sa musique d'accompagnement.

robin-hood-1922-movie-poster

Brownlow explique que tous les films muets n'étant pas capté au même nombre d'images/sec, il faut en tenir compte au moment de la projection, si l'on ne veut pas que le défilement soit trop rapide (ce qui crée un effet burlesque) ou trop lent (ce qui endort le spectateur). Dans le cas de Robin Hood, le défilement est clairement trop rapide ! Du coup, tous les acteurs ont l'air continuellement de sautiller joyeusement d'un bout à l'autre des somptueux décors, comme Charlot sur un trottoir. Je veux bien que le sujet du film soit plutôt léger - on est dans du récit d'aventure historique - mais tout de même. Quand Fairbanks se rend compte que la (pas trop) belle Marianne se fait harceler par l'ignoble Prince Jean et qu'il se dirige vers le monumental escalier pour lui porter secours en vitesse accélérée, on s'attend presque à ce qu'il aille mettre un coup de pied au cul à un policier en faction au carrefour. L'immersion en prend un coup et se ramasse à chacune des scènes graves du film, puisqu'on a constamment l'impression d'être devant les aventures de Robin des Bois produites par la Keystone.

La musique n'arrange rien à l'affaire et vient même renforcer l'aspect burlesque du film avec une partition pour piano hyper-joviale, jouée au kilomètre, qui met un point d'honneur à ne jamais être raccord avec les images qui défilent sur l'écran. Le sommet est atteint lorsqu'on nous présente les terribles exactions du Prince Jean en l'absence de Richard - images de pendus ; mère fouettée, son enfant accroché à ses jambes ; gouvernante torturée ... ça rigole pas ! - sur un thème qui évoquerait presque The Entertainer de Scott Joplin. 

Robin hood2

La vraie star du film !

Difficile avec tout ça de se forger une opinion objective sur le film. Douglas Fairbanks - que je voyais pour la 1ère fois et que j'imaginais pour le moins charismatique en diable et plein de panache (bon là, c'est ptêt moi qui me suis fait mon film) - m'a surtout évoqué l'image d'une courgette sour cocaïne coiffée de la perruqe du Prince Valiant. Les enjeux, même modestes, de l'histoire sont slapstickés malgré eux par les images en accéléré. Ne reste à apprécier que l'incroyable travail effectué par Edward Langley et Irvin Martin sur la reconstitution historique (décors, costumes) qui impressionne encore au bout de quatre-vingt-dix ans. On remercie bien bas Polygram pour la qualité de son transfert sur DVD (ainsi que la personne chargée des intertitres dont l'usage des accents semble plutôt aléatoire) ...

 

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Commentaires
M
Un article sur Robin Hood à l'occasion de la projection d'une version restaurée au George Eastman House‘s Dryden Theatre en novembre 2009.<br /> <br /> <br /> <br /> http://moviemorlocks.com/2009/11/18/the-silent-robin-a-tonic-for-the-soul/
M
Dommage pour Douglas Fairbanks qui s'en prend pour son grade et qui n'est pas vraiment une courgette sous cocaïne (quoique pour la coke faut vérifier, l'époque était très festive) DF a une tendance naturelle à sautiller et à galoper, c'est son style et le style débridé de l'époque. Mais pour avoir vu la même version il y a sans doute un problème de vitesse, idem pour le piano au kilomètre qui doit être un lointain souvenir de la bo d'origine, problème récurent pour les rééditions de muet en collection éco.
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