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CINE CLUB ... L'ÎLE VERTE
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14 septembre 2013

Sept jours en mai (Seven Days in May), film américain de John Frankenheimer (1964)

Un DVD de Laurent, grand amateur de cinéma américain, qui m'a permis de découvrir ce film de John Frankenheimer dont je n'avais jamais entendu parler, pourtant sa filmographie ne m'était pas inconnue, pour le meilleur (Le Prisonnier d'Alcatraz, Un crime dans la tête, Le Train, Grand prix, L'Opération Diabolique...) ou le moins bon (L'île du docteur Moreau, Ronin).

Après un premier film avec Burt Lancaster, Le temps du châtiment (1961), sur les jeunes rebelles de East Harlem, c'est le même Burt qui le réclamera pour la réalisation du grand classique Le prisonnier d'Alcatraz (1962), ce sera le début d'une longue collaboration avec John Frankenheimer qui  commenca sa carrière en 1957 en pleine guerre froide pour devenir un grand maitre du thriller de politique fiction dans les années soixante.

7-jours-en-mai---Affiche-1964

Synopsis : Nous sommes dans un futur proche où le président des Etats-unis et le congrès viennent d'approuver un traité de désarmement avec l'U.R.S.S, un général conservateur farouchement opposé au traité prépare un coup d'état...

Le film est adapté d'un roman de Fletcher Knebel et Charles.W.Bailey, adapté et scénarisé par Rod Serling. Le livre avait remporté un grand succès et avait été lu par le président Kennedy qui avait donné son accord pour que la production puisse faire des photos des bureaux de la Maison-Blanche afin de les reproduire fidèlement en studio, le film flirtant presque par moments avec le documentaire dans sa reconstitution. L'assassinat du président amplifiera le retentissement du film à sa sortie.

Sept jours en mai traite frontalement de la paranoïa de l'ère atomique, la thématique est d'autant plus intérressante que l'Amérique vient à peine de sortir du McCarthysme et que bon nombre d'américains en 1964 partageaient sans doute les mêmes idées que le génèral Scott joué par Burt Lancaster, la manipulation des citoyens par la peur restant toujours un sujet d'actualité. Le noir et blanc contrasté, l'usage de focales courtes déformant les visages confèrent au film une ambiance claustrophobique proche par moment de l'angoisse mais en réussissant toujours à rester centré sur le sujet et en évitant les actions secondaires qui pourraient faire chuter la tension. La mise en scène de Frankenheimer nerveuse, directe, impressionne dès la scène d'ouverture qui montre des manifestants pros et anti-traités s'affronter devant la maison-Blanche.

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John Frankenheimer s'offre un casting de prestige; Burt Lancaster en général fascisant crève l'écran malgré un nombre de scènes limité, Kirk Douglas (Co producteur du film, il a toujours eu le nez creux pour ses choix de producteur) excellent dans le rôle difficile du colonel partageant les idées de son supérieur mais le trahisant pour la bonne cause, Frederic March grande star des années trente (Docteur Jekyll et Mr.Hyde, Le Signe de la Croix, Une étoile est née...) dans le rôle d'un président usé et affaibli mais vaillant défenseur de la constitution (superbe séquence finale lors de son affrontement avec Burt Lancaster), Ava Gardner, Edmond O'Brien en sénateur ivrogne, Martin Balsam (le détective de Psychose).

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Sept jours en mai est un grand film austère dont on ne peut que louer l'audace et la maîtrise technique, un des trois grands thrillers politiques de Frankenheimer avec Un crime dans la tête (1962) et L'Opération Diabolique (1966).

Disponible en  collection Fnac cinéma à petit prix, pour rester dans le sujet la médiathèque Fellini vient de faire l'acquisition de Year of the Gun, qui traite des Brigades Rouges, Frankenheimer faisait-il encore de bon film en 1991 ? A suivre.

 

 

 

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Commentaires
M
J'avais loué Year Of The Gun, il y a des années. Ca ne m'avait franchement pas emballé, malgré la présence de Sharon Stone qui ne peut pas s'empêcher de se dénuder entre deux manifs ...
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