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CINE CLUB ... L'ÎLE VERTE
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28 juin 2013

"Le jour se lève", film français de Marcel Carné (1939)

Film français long métrage, noir et blanc de Marcel Carné, 1939.

Réalisé par Marcel Carné

Scénario : Jacques Viot

Adaptation et dialogues : Jacques Prévert

Musique : Maurice Jaubert

Photographie : Curt Courant, André Bac, Philippe Agostini et Albert Viguier

Décors : Alexandre Trauner

Interprétation : Jean Gabin : François, ouvrier sableur, Jules Berry : Valentin, dresseur de chiens, Jacqueline Laurent : Françoise, la fleuriste, Arletty : Clara, la partenaire de Valentin, Bernard Blier : Gaston, un collègue de François, Marcel Pérès : Paulo, un collègue de François ...

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Synopsis

François vient d'assassiner Valentin. Retranché dans son appartement, au dernier étage d'un immeuble de banlieue, il se remémore les événements qui l'ont conduit à ce drame.

Analyse

Deuxième réalisation du trio Carné, Prévert et Gabin après Quai des Brumes en 1938. Les trois amis partent à la recherche d'un scénario, cela aurait pu être Martin Roumagnac, mais l'histoire ne plaît ni à Carné, ni à Prévert (Gabin la tournera en 1946). Ce sera un voisin de Carné (Jacques Viot) qui proposera une histoire d'amour triste.

Nous sommes en 1939, les jours s'annoncent mauvais, le réalisme poétique a vécu, le réalisme désabusé, ancêtre du néo-réalisme l'a remplacé pour ce quatrième long métrage de Carné, ultime chef-d'oeuvre du cinéma français d'avant guerre.

Le

Le film est célèbre car il introduit pour la première fois le procédé du flashback dans la narration cinématographique et inspirera Welles pour la structure de Citizen Kane. Pourtant le récit suit des règles très classiques d'unité de lieu (le fameux immeuble) de temps et d'action. Il est difficile aujourd'hui d'imaginer à quel point ce principe était novateur alors que tout récit se devait d'être linéaire, pour preuve la nervosité de Carné à la sortie du film, le 17 juin 1939, à l'idée que le public ne comprenne pas le procédé. La production avait décidé de distribuer des cartons expliquant le procédé du " flashback".

Les chefs-d'oeuvre au cinéma sont le résultat d'une alchimie étrange et impossible à reproduire. La recette, c'est déjà la réunion des talents. Carné, Prévert aux dialogues et Gabin, vous pouvez rajouter Curt Couran, un directeur de la photographie allemand qui avait travaillé avec Lang et Hitchcock et qui apporte ses contrastes expressionnistes à la poésie triste du récit (les raies de lumière sur les yeux de Gabin), Alexandre Trauner aux décors qui crée un immeuble isolé, irréel, loin du pittoresque d'Hôtel du Nord.

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Pour la distribution, on a un Gabin extraordinaire de puissance, avec une célèbre scène de désespoir : "François, François, y a plus de François … laissez-moi seul, tout seul, j’veux qu’on m’foute la paix". Vous rajoutez Jules Berry qui touche au sublime dans son rôle de salaud (il lui faudra attendre d'intrerpréter le diable trois ans plus tard pour se surpasser), Arletty révélée dans Hôtel du Nord qui ajoute la tendresse à son personnage de parisienne affranchie, Jaqueline Laurent dans le rôle de la jolie Françoise qui interprète le rôle de sa vie (elle était la petite amie de Prévert à l'époque, ceci n'enlevant rien à son talent) et une flopée de seconds rôles : René Génin (Goupi-Dicton), Bertrand Blier, Marcel Pérès... qui ajoutent des touches de pittoresque ou de poésie (l'aveugle joué par Georges Douking)

Le film connaîtra un beau succès à sa sortie avant d'être interdit par Vichy qui le trouve trop démoralisant. Depuis il est entré dans la liste des grands classiques, en haut de la liste.

J'ai été déçu par l'édition DVD (Studio Canal, collection Classique), pour un film de cette envergure on aurait apprécié un remastering de meilleur qualité; l'image est peu définie, les contastes sont faibles et la bande son étouffée nuit à la compréhension de certains dialogues.

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